Destaque Internacional - Informes de Coyuntura - Año VII - No. 168 - Buenos Aires / Madrid - Mayo 13, 2005 - Responsable: Javier González.-
Constitution européenne, plébiscite et paradoxe français
En France certains médias essayent de ridiculiser les partisans du «Non», si nombreux au centre et à droite. On les présente comme des rétrogrades et primitifs, contraires au progrès économique et aux intérêts de l'Europe.
Le 29 mai prochain la France déterminera encore une fois, comme dans d'autres circonstances historiques, le destin du Vieux Continent. Il s'agit du plébiscite sur la Constitution européenne, dont la ratification par les 25 pays membres est nécessaire pour qu'elle entre en vigueur.
Ce texte constitutionnel - 474 pages du Journal Officiel - est porteur de nombreuses contradictions et ambiguïtés qui se trouvent à la racine de l'intention du «Non» chez des secteurs assez vastes du centre et de la droite françaises. Plusieurs sondages d'opinion présentent au moins la moitié des Français décidée pour le «Non».
En matière économique et administrative la Constitution instaure une gigantesque bureaucratie supranationale, siégée à Bruxelles, aux allures néo totalitaires, dont les normes multiples auront le pouvoir d'intervention dans tous les domaines de la vie économique. Même le fameux «camembert» et le «foie gras» en sont menacés. Un vrai monstre tout puissant sera ainsi créé, capable d'asphyxier la libre initiative mais inefficace pour promouvoir le progrès économique authentique.
En ce qui concerne les racines historiques du Vieux Continent, la Constitution évite toute référence à ses origines chrétiennes, en faisant comme si presque 20 siècles de son histoire (et 15 siècles d'histoire de France depuis la conversion des Francs) pourraient être effacés d'un seul coup.
En matière morale, la Constitution porte atteinte au concept de famille basé sur le mariage entre homme et femme et ouvre la voie au pseudo mariage homosexuel, à l'avortement, à l'euthanasie, etc.
Dire que les 474 pages de la Constitution n'ont rien d'acceptable serait infantile. Ce qu'on dit c'est qu'elle contient suffisamment de contradictions et d'ambiguïtés qui suscitent des raisons pondérées et sérieuses portant des Français à voter «Non». Si le « Non » triomphe un processus salutaire de débats pourrait s'ouvrir en France.
Un paradoxe fait aussi partie du débat français sur la Constitution: parmi les partisans du «Non» se trouvent les éléments sains et lucides, mentionnés ci-dessus, du centre et de la droite. Mais également des groupements d'extrême gauche anarchistes, liés au Forum social mondial, sont pour le «Non». Et ils prennent le devant de la scène. Mais il faut savoir qu'il s'agit d'une gauche discréditée et disqualifiante, qui s'efforce pour la victoire du «Non», mais qui ne se fait pas de souci à propos de la souveraineté et l'indépendance de la France. Elle est désireuse de voir ce pays et toute l'Europe avancer dans le sentier du chaos et de la fragmentation. Pour elle, «tant mieux si cela va mal ».
Secteurs de la presse française partisans du «Oui» profitent de ce paradoxe et de sa confusion conséquente pour tenter de déprécier les partisans du « Non », identifiés comme des rétrogrades, des alliés de l'extrême gauche, contraires au progrès économique et aux intérêts de l'Europe.
Il est notre souhait que dans l'actuel combat publicitaire français la vérité, la lucidité et le bon sens occupent la première ligne et que l'opinion publique du pays sache séparer le bon grain de l'ivraie.
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